REDON
Redon est une commune située dans le département de l'Île et Vilaine (35) et limitrophe du Morbihan à l'ouest et de la Loire Atlantique au sud est. Sa particularité est qu'en traversant la ville vous pouvez vous rendre dans trois départements et deux régions. Son nom viendrait du nom celtique "roton" transformé avec le temps en Redon et signifiant "Gué", l'emplacement géographique de la commune semblerait confirmer cette hypothèse. Redon compte 9600 habitants, il sont nommés les redonnaises et redonnais.
Un peu d'histoire:
L'histoire de Redon commence en 832, avec la fondation de l'abbaye Saint Sauveur, par Conwoïon (statue à droite), moine bénédictin natif de Comblessac (35). Estimant le lieu idéal, calme pour la méditation et protégé contre des invasions, Conwoïn obtient de Ratvili, seigneur du lieu, la donation d'un espace suffisant pour installer le monastère. La création de l'abbaye est confirmée par Nominoë en 834 (futur Roi de Bretagne) et par l'empereur Louis Le Pieux en 836. Après une première bâtisse construite en bois, suivit une église édifiée entre 842 et 853. C'est à cette époque que date les premiers écrits du cartulaire de Redon, il s'agit d'un document majeur pour les historiens car celui-ci recense 391 actes en latin comprenant les anciens noms bretons du territoire, son écriture a pris fin au XIIè. L'abbaye est ruinée en 864 par les normands. Elle sera également pillée par les brigands en 1127. Au cours du IXè, l'abbaye est au coeur des grands mouvements géopolitiques qui conduisent à l'indépendance du royaume de Bretagne. Très vite, l'abbaye, qui devient un lieu de pèlerinage majeur, connaît un développement et un rayonnement spirituel important au même titre que celle de Landévennec (29), et du Mont Saint Michel (50). Le territoire devient alors paroisse au détriment de celle de Bains voisine. Durant la guerre de succession, la ville de Redon fut prise et reprise soit par les troupes de Jean de Montfort ou soit par celles de charles de Blois. Puis la paix venue, la ville était particulièrement favorisée par les ducs de Bretagne, qui y font siéger à plusieurs reprises les états de Bretagne. Au XIVè siècle, est entrepris l'édification de fortification de la cité de Redon sous l'égide de l'abbé Jean De Tréal... Dès lors, deux entités se distinguent: d'un côté, la cité abbatiale, qui vit à l'ombre du monastère, et de l'autre, le quartier du port qui commence un développement autonome. En effet, les exonérations accordées au port par le duché permettent une croissance rapide de l'activité fluviale sur la Vilaine, qui commence à être aménagée pour faciliter la navigation. Devenue de fait l'avant-port de Rennes, la ville prospère. En 1449, le duc de Bretagne François Ier obtient du pape Eugène IV l'érection de Redon en évêché, mais les protestations des évêques voisins de Rennes, Nantes et de Vannes sur les territoires desquels le nouveau diocèse devait prendre don assise, firent avorter l'initiative. La ville de Redon est livrée aux français en 1487 par les seigneurs coalisés contre le duc François II. Pendant la révolution française, la ville se montra très favorable aux changements qu'elle engendra malgré une tentative des chouans qui menaça la cité en 1793. Redon est érigée en chef lieu de disctrict en 1790 et en chef lieu d'arrondissement en 1800. Au XIXè, la construction du canal de Nantes à Brest tranforme radicalement la ville. Elle devient le "carrefour des voies navigables de l'ouest". L'activité du port atteint son apogée à la fin du XIXè siècle. Profitant de cette forte croissance et de l'arrivée du chemin de fer en 1862, quelques entrepreneurs recrutant une main d'oeuvre rurale en pleine mutation créent de très grosses entreprises industrielles comme celles des fonderies chevalier, qui ont réalisé le pont Paul-Doumer de Hanoï, les établissements Mottais, charpentiers et menuisiers de marine qui ont réalisé d'importants travaux à bord du paquebot France, Marcel Quercia (entreprise Flaminaire), nventeur du briquet à gaz, ou bien encore Unipectine, pour le traitement des pépins de pommes. Ces industries furent très importantes pour la vie locale jusqu'à leur déclin au début des années 80 pour la plupart. Aujourd'hui Redon et son agglomération reste un territoire attractif et dynamique. L'industrie est toujours présente surtout dans trois domaines, le cosmétique végétale (Groupe Yves rocher), l'électronique (TES, ASTEEL), et les équipements automobiles ( Fzurécia, AFC). Redon comporte également d'importantes structures scolaires et administratives auxquelles se sont ajoutées les activités liées à la navigation de plaisance.
Quelques lieux à visiter:
L' abbatiale de Saint Sauveur est composée de l'église, d'un clocher roman, d'une tour gothique et d'un cloître.
Conwoin fonda l'abbaye en 832, après avoir demandé l'accord de l'empereur des francs Louis le Débonnaire. En 834, Nominoë reconnait l'abbaye de Redon. En 845, Après la victoire de Nominoë contre Charles le Fauve (fils de Louis le Débonnaire) la Bretagne devînt indépendante et l'abbaye commença alors à rayonner sur tout son territoire. L'abbaye connaitra son apogé au XIIè, elle régentra alors 27 prieurés et 12 paroisses dans toute la Bretagne. L'abbaye a abrité des sépultures de souverains de Bretagne, dont celle de Nominoë, Alain IV, françois Ier de Bretagne, aujourd'hui malheureusement plus aucune trace ne subsiste.
L'église a été édifiée à partir du XIè par le duc Alain IV Fergent et de l'abbé Hervé. Le magnifique clocher roman (photo ci-dessus) date du XIIè-XIVè. L'église comporte 8 chapelles. A gauche ci-desous, une photo de l'hôtel de Saint Sacrement. Un incendie en 1780 produisait de nombreux dommages dont la disparition de la nef qui rattachait l'église et la tour gothique (photo à droite) édifiée au au XIVè, elle culmine à 57 mètres d'altitude. Cette tour est le vestige d'un projet qui prévoyait une façade gothique de 40 mètres entourée de deux tours, mais malheureusement la guerre de succession ravagea la Bretagne et Redon si bien que le projet est alors abandonné au profit des remparts. La tour romane est également détachée de l'église depuis cet incendie.
Le cloître Richelieu (photo ci-dessous) a été construit sur l'ancien cloître roman au XVIIè par les Mauristes sous la commande de Richelieu. Il est plus grand que son prédécesseur, dont il reprend les côtés nord. Le cloître, dont les angles sont à caissons, présente de distance en distance des portes d'ordonnace classique ornées des armes de France, de Bretagne et de la congrégation de Saint-Maur. Au début du XIXè, le cloître devient la cour d'honneur du collège Saint-Sauveur, celle dite des "ecclés" c'est à dire la division des futurs séminaristes. La statue de Saint Jean Eudes, qui en marque alors le centre, souligne le rôle des eudistes dans le développement du collège. Cet ordre dirige le collège jusqu'en 1980, date à laquelle l'établissement prend le statut de lycée privé, aujourd'hui il abrite un établissement scolaire abritant 1000 élèves de la seconde au BTS. Un passage reliant l'abbaye à la Vilaine a été découvert en 1893, ce souterrain servait probablement à l'entrée des provisions amenées par bateaux à l'abbaye. L'abbaye de Saint Sauveur est classée depuis 1990 au titre des monuments historiques. (A droite vitrail de l'église saint Sauveur).
L'ancien couvent des calvairiennes
Le monastère est fondé en 1629 par les bénédictines. Il est composé d'une chapelle privative dédiée à Saint Michel datée de 1640 et accostée au nord de trois chapelles. Le cloître date de 1648. En 1792, les religieuses furent expulsées, le bâtiment fut vendu nationalement puis transformé en prison. A la fin de la révolution, une école s'y installa puis une maison de retraite spirituelle, ensuite en hôpital auxiliaire durant la première guerre mondiale et enfin jusqu'à aujourd'hui en pensionnat pour handicapés. L'édifice a été classée monument historique en 1990.
La croix d'Aucfer
Elle est située au sud de la commune, mais elle a été déplacée à maintes reprise. Elle a été restaurée en 1904. La croix a été édifiée en souvenir du traité d'Aucfer, conclu en 1395 entre le duc Jean IV et Olivier de Clisson, afin de sceller leur réconciliation.
Croix de Saint Barthelemy
Vous la trouverez au nord de la commune en direction de la Gacilly, Ploemel. Elle date du XVIIè. Elle marquait peut-etre le champ de la grande foire annuelle de la Saint Barthelemy. En face de la croix se trouve l'ancien prieuré saint-Barthelemy qui est en piteux état.
La croix des marins
Elle se trouve au sud du quartier du port à l'entrée de ce dernier. Elle est érigée en 1855 à l'occasion de l'inauguration du bassin à flot. Le lieu ou se situe la croix est attachée à une légende: celle de la croix signal ou du sauveur sur les eaux. Les lavandières de Rieux voient un jour arriver, sur une coquille de noix, un viel homme en haillons, qui demande l'hospitalité. Elles le repoussent à coups de battoir. Remontant la Vilaine, poussé par la marée, il arrive bientôt à Redon, où il est accueilli, réchauffé et nourri. C'est là qu'il se transforme en petit Jésus et prédit que "chaque jour, Rieux perdrait un sou au bénéfice de Redon". Ce qui signifie que l'hospitalité n'est pas un vain mot.
Ancien grenier à sel
Un peu plus au nord de la croix des marins, nous trouvons d'anciens greniers à sel. le sel a grandement contribué à l'enrichissement de Redon jusqu'au XIXè. Ces greniers servaient sous l'ancien régime d'entrepôts pour le sel de Guérande et d'Ambon, les bâtiments datent du début du XVIIè.
La tour Richelieu
Elle a été édifiée au XVIIè, c'est une tour carrée. Elle prit le nom de Richelieu à l'époque ou celui-ci fut abbé comandataire de l'abbaye.
Non loin de la tour se situe la vallée de la misère, c'est une rue étroite ou se réunissait les mendiants et les ouvriers cherchant du travail au temps de l'apogée du port de Redon. Le terme "vallée" est dérivé du verbe "dévaler", c'est à dire "descendre une pente rapide". Un document de 1783 mentionne "la petite rue qui est tellement en pente qu'on la surnomme la "dévallée de Misère".
La commune et le bassin de Redon est en prise à de nombreuses innondations dues à sa situation géographique (photo ci-dessous montrant les importantes crues de la vilaine ces dernières années). Ces marques se trouvent non loin du quai Dugay-Trouay ou vous pouvez admirer également de très belles anciennes demeures d'armateurs.
Château du Parc Anger
Il date du XVIIè et est situé à l'est du centre. L'esplanade qui était un pré auparavant fut inondée chaque hiver par les eaux en crue, on pouvait aussi y patiner les jours de gel. Il a été réaménagé pour devenir l'esplanade du Parc-Anger, qui accueille la fête foraine pendant la foire Teillouse appelée aussi fête de la chataigne, elle se déroule tous les ans le dernier week end d'octobre.
Château de Bel Air
Le château de Bel air se situe à peu près à 200 mètres au nord de la gare. La bâtisse daterait du XVIIè. C'est dans cette demeure que naquit la mère de l'écrivain Alain René Lesage. Certains historiens affirment que Gil Blas a été écrit en partie dans la propriété du château. Le château de Bel air est entouré d'un parc public du même nom.
Pas très loin du parc se trouve la porte cochère.
Celle-ci est un vestige de l'ancien château de Beaumont datant du XVè. Jean V de bretagne s'y rendait régulièrement. Le nom Beaumont vient de la position que le château occupait et qui dominait tout Redon.
La Mairie
La mairie fut érigée par l'architecte Le Ray en 1905 à l'emplacement de la précédente. Cette originale et belle bâtisse est de style néo gothique. L'hôtel de ville est située non loin de l'abbaye et de la tour gothique. Devant la mairie vous avez une agréable place traversée en hauteur par la voie ferrée.
Quai Saint Jacques et la Vilaine
Le long du quai Saint Jacques vous trouverez les vestiges de la fortification voulut par l'abbé Jean de Tréal en 1350.
Non loin du centre de Redon, rue des états, vous trouverez cette maison qui est une partie de l'immeuble ou se réunissait régulièrement les états de Bretagne. La stru cture du centre ville a été modifiée depuis, par exemple, le rez de chaussée du bâtiement se situe à 1 mètre 60 en dessous du niveau de la rue!!! La bâtisse abrite aujourd'hui un restaurant ou il me tarde de m'y arréter un jour. Dés 1560, il est mentionné une hôtellerie.
Le centre ville de Redon est assez animé (excepté sur la photo:-)) et abrite de nombreuses demeures à colombage datant en majorité du XVIè. Il me semble que l'une des plus anciennes demeures est occupée aujourd'hui par un opérateur téléphonique.
Canal de Nantes à Brest
Le canal traverse la commune d'est en ouest coupant la Vilaine entre les quais Dugay Trouin et Saint Jacques.
Le projet du canal prend jour en 1810 pour permettre initialement de débloquer durant les guerres napoleonniennes Brest du blocus anglais et d'apprivisionner en vivres et munitions les arsenaux de Lorient, Brest, Nantes et saint Malo. En 1836, c'est l'ouverture à la navigation entre Nantes et Redon et en 1855, la mise en eau du bassin de redon. Le canal donne à Redon l'aspect d'une petite Venise:-).
Port de Redon
Dés le moyen âge, le port a permis le développement et la prospérité de Redon avec entre autre le commerce du sel, du fer, de la seigle, toile, fil, ardoises, bois...
L'actuel bassin du port de plaisance date de 1836 et son inauguration a eu lieu en 1855. Sa capacité d'accueil est de 156 emplacements. Avec le creusement du canal de Nantes à Brest, le quartier du port devient une île reliée par la ville par de nombreux ponts.
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